vendredi 16 février 2018

Les disparues de Pumplestone



Un camp d’ados en été dans le Lake District, dans le centre de Pumplestone. Après une soirée comme les autres passée à observer au télescope la lune et les étoiles, au moment où l’une des monitrices, Trixie, fait sa tournée des chambrées avant de refermer les portes, une jeune fille, Tiffany-Claire manque à l’appel. Quiconque a fait une colo sait combien l’enfant manquant est l’une des hantises de l’encadrement, qui recompte régulièrement ses troupes. En l’absence de la directrice partie visiter ce jour-là un autre site, les monitrices et moniteurs s’interrogent, interrogent les jeunes, explorent à la nuit les alentours immédiats des bâtiments. Rien ni personne, aucun indice.

Au matin, après une nuit d’insomnie pour beaucoup, l’angoisse est montée d’un bon cran dans l’équipe d’encadrement et parmi les ados, angoisse nourrie par les multiples hypothèses ébauchées, égarement, accident, fugue, enlèvement. Il faut se résigner à prévenir la directrice, Helen, une femme d’un certain âge rapidement dépassée par l’événement, puis la police.

Au trouble provoqué par les circonstances incompréhensibles de cette disparition, s’ajoute celui jeté par les incertitudes sur l’identité même de la disparue. Chacun semble avoir une version différente de Tiffany-Claire quant aux traits physiques les plus élémentaires, tantôt brune tantôt blonde, pour les uns filiforme et pour les autres plutôt rondelette. Aucune description ne concorde et lorsque la directrice veut retrouver le dossier d’inscription dans l’ordinateur de la colo, il est manquant lui aussi. Une question folle traverse alors Pumplestone : Tiffany-Claire a-t-elle jamais existé ?

Avertis par leurs enfants, et alors qu’une recherche officielle est lancée, les parents commencent à s’inquiéter et certains viennent récupérer leur fille. Zoé est recueillie, contre son gré, par une tante qui habite à proximité de Pumplestone : elle va continuer à observer, de l’extérieur, ce qui se passe autour du centre et faire quelques découvertes insolites.

Dans le camp, un petit groupe se mue en détectives amateurs et conduit ses investigations parallèlement à l’inspecteur Ramjay et son adjoint.

Avec Les disparues de Pumplestone, Audren transforme peu à peu un fait divers d’apparence banale en une histoire insolite puis folle avant qu’elle ne trouve sa raison fantastique. La région anglaise des lacs prête son décor aux dérives progressives du récit. Du miroir sombre des eaux profondes se lève bientôt un autre monde, insoupçonné, dont le sort va s’avérer suspendu au nôtre.

Pour (ré)écouter cette chronique sur RCF 45 (extrait lu à 2:45) :



Les disparues de Pumplestone - Audren - Albin Michel Jeunesse (287 pages, 12 €)



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