Amour de l'art et art d'aimer
David découvre incidemment à quinze ans qu'il est doué pour
le dessin. Son père, qui aurait mieux aimé être architecte que grutier, fait
tout pour que son fils « exploite » ce don tombé du ciel. Il ira jusqu'à
encourager le maire de Reno (Nevada) à construire une école vouée aux arts,
dont son fils sera évidemment le premier et le plus jeune élève. Dans cette
Académie, David est pris entre deux feux, plus précisément deux professeurs aux
goûts artistiques radicalement opposés. L'Ancien, Maestro Priviletti,
l'Italien, ne jure que par le classique et fait de David son chouchou alors que
le Moderne, Jonathan Deems, dit « le pape », considère que le dessin où excelle
David n'est pas de l'art, qui, selon lui, commence (ou finit ?) avec l'urinoir
de Marcel Duchamp. L'école devient logiquement un champ de bataille permanent
entre les deux hommes et les élèves qui les soutiennent, David étant tantôt
génie de l'un, tantôt bouc émissaire et martyr de l'autre, deux conditions
extrêmes qui ne l'attirent guère... Ce qui l'attire, en revanche, et il ne va
plus penser qu'à ça, c'est Rocio Mendes, une somptueuse Mexicaine qui débarque
un beau - vraiment beau - jour à l'Académie. David parviendra-t-il à se faire
remarquer d'elle, voire - soyons fous - à s'en faire aimer ?
Il y a chez le jeune héros de Chris Donner, un quelque chose
d'étonnamment crâne et pur, comme l'assurance d'une candeur que rien ne peut
arrêter et qu'illustre parfaitement la couverture du livre, ce ruban d'asphalte
qui coupe droit - straight - dans le désert américain. C'est sur cette route
que David va devenir un homme, recueillant au passage l'héritage paternel.
L'écriture elle aussi va droit au but, sans fioritures, d'une seule traite.
Mes débuts dans l'art - Chris Donner - l'école des
loisirs (171 pages, 14,50 €)
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