Le 22 mars 2006, dans le cadre du salon du
livre de Paris, François Busnel, alors directeur de la revue littéraire
mensuelle Lire, remettait à Marie-Aude Murail le prix Lire-SNCF pour
son livre Vive la République ! publié un an auparavant. En le
relisant en 2017, les éditrices de PKJ l'ont trouvé d'une brûlante actualité et
ont proposé à Marie-Aude Murail de le rééditer. L'autrice l'a relu, à 13 ans
d'écart, et l'a toiletté comme elle a pris l'habitude de le faire avec tous ses
romans, chaque fois qu'une réédition se profile.
Quelle République Marie-Aude Murail a-t-elle voulu célébrer ? Celle qui se forge à l'école primaire. L'autrice raconte en effet la première année d'une jeune institutrice, Cécile, et de manière progressive et inattendue, elle transforme ses débuts dans la vie professionnelle en une aventure complètement romanesque, aussi romantique que politique.
Marie-Aude
Murail a raconté pourquoi elle avait choisi d’écrire Vive la République ! Ses raisons puisent dans son histoire
familiale et dans son autobiographie. Je la cite :
« L’héroïne,
Cécile Barrois, porte le nom au complet de ma grand-mère. Mon héroïne est la
fille d’une veuve. Ma mère est la fille posthume de Raoul Barrois, elle a dû
grandir avec cet absent, à la fois idolâtré et écrasant. Et surtout, elle
devint à l’âge tendre de seize ans institutrice à Lillebonne. Pour tout à fait
l’inscrire dans ma lignée féminine, j’ai doté Cécile d’un caractère apparemment
insignifiant, d’une discrétion liée à une extrême sensibilité, et d’un très
fort désir d’aimer un homme. C’est moi à dix-sept ans.
L’autre raison qui lui fait écrire ce roman, c’est sa rencontre avec Christine Thiéblemont, la maîtresse des CP de l’école Guillaume Apollinaire à Orléans. Cette rencontre aura d’ailleurs un double fruit : ce roman mais aussi un travail de plus longue haleine étalé sur cinq ans, une méthode d’apprentissage de la lecture à l’usage des Cours préparatoires, la méthode Bulle publiée chez Bordas en 2008. Mais ceci est une autre histoire.
Vive la République ! commence donc doucement avec la rentrée, intimidante pour une toute jeune femme confrontée à son premier poste d’enseignante. Très vite pourtant, Cécile va s’enhardir, trouvant dans les questionnements et l’énergie des enfants la force d’inventer son propre chemin pédagogique, sous le regard mi-paternel mi-amoureux de Georges Montoriol, son directeur d’école, d’abord inquiet puis vite admiratif devant les progrès de la débutante. Oui, Cécile a la vocation pour faire ce métier.
Mais l’école n’est pas un sanctuaire et elle va être traversée par différents événements. Menacée par une décision de fermeture en raison de la baisse de ses effectifs, l’arrivée d’une famille africaine sans papiers pourrait la sauver in extremis. Dans le même temps, des promoteurs rôdent autour du potentiel immobilier que représentent les bâtiments…
L’autre personnage emblématique de Vive la République ! c’est Éloi de Saint-André, un jeune militant politique, catégorie sous-représentée dans la littérature pour la jeunesse. Il est fondateur du GAP, le groupement anti-pub, nourri comme Marie-Aude Murail à l’époque de la prose de Naomi Klein, l’autrice de No logo. Éloi est également engagé dans l’association « Mes amis, au secours ! » qui conseille juridiquement les sans-papiers. Éloi de Saint-André, militant qui se met hors-la-loi, est un héros complexe, non dépourvu d’ambiguïté, extraverti, provocateur, fragile, qui s’amuse à faire souffrir Cécile. Pour alimenter sa haine du système, Éloi travaille dans un fast-food dénommé Tchip Burger qui ressemble comme un frère jumeau à McDo. Faut-il préciser à ce stade que Cécile et Éloi, que tout oppose en apparence, finiront par se trouver ?
Écouter cette chronique (extrait lu à 3:30) :
L’autre raison qui lui fait écrire ce roman, c’est sa rencontre avec Christine Thiéblemont, la maîtresse des CP de l’école Guillaume Apollinaire à Orléans. Cette rencontre aura d’ailleurs un double fruit : ce roman mais aussi un travail de plus longue haleine étalé sur cinq ans, une méthode d’apprentissage de la lecture à l’usage des Cours préparatoires, la méthode Bulle publiée chez Bordas en 2008. Mais ceci est une autre histoire.
Vive la République ! commence donc doucement avec la rentrée, intimidante pour une toute jeune femme confrontée à son premier poste d’enseignante. Très vite pourtant, Cécile va s’enhardir, trouvant dans les questionnements et l’énergie des enfants la force d’inventer son propre chemin pédagogique, sous le regard mi-paternel mi-amoureux de Georges Montoriol, son directeur d’école, d’abord inquiet puis vite admiratif devant les progrès de la débutante. Oui, Cécile a la vocation pour faire ce métier.
Mais l’école n’est pas un sanctuaire et elle va être traversée par différents événements. Menacée par une décision de fermeture en raison de la baisse de ses effectifs, l’arrivée d’une famille africaine sans papiers pourrait la sauver in extremis. Dans le même temps, des promoteurs rôdent autour du potentiel immobilier que représentent les bâtiments…
L’autre personnage emblématique de Vive la République ! c’est Éloi de Saint-André, un jeune militant politique, catégorie sous-représentée dans la littérature pour la jeunesse. Il est fondateur du GAP, le groupement anti-pub, nourri comme Marie-Aude Murail à l’époque de la prose de Naomi Klein, l’autrice de No logo. Éloi est également engagé dans l’association « Mes amis, au secours ! » qui conseille juridiquement les sans-papiers. Éloi de Saint-André, militant qui se met hors-la-loi, est un héros complexe, non dépourvu d’ambiguïté, extraverti, provocateur, fragile, qui s’amuse à faire souffrir Cécile. Pour alimenter sa haine du système, Éloi travaille dans un fast-food dénommé Tchip Burger qui ressemble comme un frère jumeau à McDo. Faut-il préciser à ce stade que Cécile et Éloi, que tout oppose en apparence, finiront par se trouver ?
Écouter cette chronique (extrait lu à 3:30) :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire