vendredi 8 septembre 2017

Le collège des éplucheurs de citrouille


Puisque c’est la rentrée, je vous propose de la faire dans un coin bien perdu de Bretagne, où aucun portable n’émet ni ne reçoit, par la volonté de ses habitants. Les ondes auraient tué naguère des portées de poussins… A Trégondern, en ce dimanche 30 août, le collège des Museaux accueille dans son internat une vingtaine d’ados un peu fracassés par la vie et placés là pour les remettre sur leur voie. Une collection bizarre d’enseignants, d’origines diverses, est chargée de leur apprendre la vraie vie et la vraie voie, sans réseau et sans Wifi, avec des méthodes pour le moins non conventionnelles. Il y a aussi dans ce collège des élèves autochtones tout ce qu’il y a de plus normaux, quoiqu’à y regarder de plus près, ce qualificatif n’est peut-être pas le plus adapté. Comment ces deux populations vont se côtoyer scolairement, c’est tout l’enjeu de ce premier mois passé à s’observer, se frotter les uns aux autres, en classe ou sur les terrains plus insolites sur lesquels les profs emmènent leurs élèves. Nature et découvertes garanties.

Placé par sa mère à l’internat du collège, Elliott arrive avec un lourd et pesant secret, un bijou très précieux hérité de son père, qu’il veut soustraire à la convoitise de son beau-père, le dénommé Vince, un violent prêt à tout pour le récupérer. Heureusement, il y a aussi Péline, une grande fille rousse et ronde qui n’a pas froid aux yeux et qui va s’intéresser très vite à Elliott. Et réciproquement.

Dans les nouveaux arrivants quelques gros durs voudraient bien faire la loi, dès la sixième pour certains, mais les enseignants et le personnel éducatif ne s’en laissent pas compter : principal et CPE veillent au grain, avec la complicité du cuisinier. Ainsi, le dénommé Henrique va vite comprendre que l’épluchage de citrouilles est une sanction qui ne laisse pas son homme indemne.

Laure Deslandes nous emmène dans une Bretagne aussi fantaisiste qu’irréductible, où l’on résiste avec humour au progrès en s’accommodant de la centrale nucléaire toute proche qui distille un peu de son césium dans l’environnement. La mère de Péline, en baba-cool au grand cœur, vit avec sa fille dans un foutoir insouciant où Elliott va trouver rapidement refuge le week-end, pour ne pas repartir chez lui et échapper ainsi au compagnon de sa mère.

Le collège des éplucheurs de citrouille fait partie de la sélection 2017 du Grand Prix des lecteurs du Journal de Mickey. C’est un livre qui déborde de vie, un panier de légumes bio trop petit pour ce qu’il contient, une galerie de personnages hauts en couleur, adultes et collégiens, saisis dans leur douce folie quotidienne. Laissez-vous tenter par cette rentrée bretonne qui a encore un parfum de vacances et d’amours naissantes.

Le collège des éplucheurs de citrouilles - Laure Deslandes - l’école des loisirs - (294 pages, 17 €)

En podcast sur RCF Loiret (écoutez un extrait à 2:42) :


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