vendredi 30 novembre 2018

Summer kids

Un été sans Hannah




Ils étaient quatre depuis le CM1, un bail ! Au seuil de l’été, deux mois avant d’entrer à l’université, ils ne sont plus que trois. Hannah a pris la tangente, Hannah, qui était depuis 423 jours avec Antoine, a rompu avec lui, brisant de fait l’harmonie du quatuor. L’été va être long.

Mathieu Pierloot a mis Antoine aux commandes d’un récit que celui-ci ne maîtrise plus. Notre narrateur, dépité, voudrait bien comprendre pourquoi Hannah ne veut plus de lui. Que lui a-t-il fait (ou oublié de lui faire) ? Il interroge ses potes, Mehdi et Alice, qui connaissent Hannah aussi bien que lui, mais il renonce vite à en tirer quoi que ce soit : ils ne savent rien ou ne veulent rien dire, au nom d’une omerta amicale qui essaie de sauver ce qui reste de leur histoire commune.

Côté famille, ça ne va pas fort non plus. Si Antoine a eu 14 ans pour admettre l’existence de son frère Louis, il a plus de mal avec un certain Jean-Do, le nouveau compagnon de sa mère, « version veggie du vieux beau » qui, non content de s’être mis à tripoter tous les appareils électroniques de la maison, semble avoir suggéré d’inopportunes remises à l’heure éducatives qu’Antoine juge totalement déplacées. Ce qu’il finira par asséner à Jean-Do  : « pour les leçons de morale bidon, j’ai déjà un père qui s’en occupe ».

Antoine passe donc son mois de juillet à essayer d’oublier Hannah sans y parvenir. La seule vision de Mehdi ou d’Alice, qu’il retrouve dans des fêtes privées, le renvoie de toute façon au membre de la bande qui lui manque et qui a tout dépeuplé. D’autant que sa mère, elle aussi, disparaît peu ou prou de la circulation, se contentant de remplir le frigo et de faire une apparition de temps en temps, essentiellement pour rappeler à Antoine qu’il ne s’est toujours pas inscrit en fac. 

Antoine va faire diversion en se trouvant un job d’été dans une maison de retraite, qui va occuper son mois d’août et, accessoirement, élargir sa perception du monde. Élargissement auquel va contribuer une certaine Noémie qu’Antoine a croisée à 3 h du matin, alors qu’il commençait à comater chez un pote et n’était plus bon qu’à vomir sur les pieds de l’intéressée, qui ne lui en a pas tenu rigueur. Antoine, bien sûr, n’a aucun souvenir de ce lamentable épisode.

Et Hannah, dans tout ça, me direz-vous ? Eh bien, moi, je ne vous en dirai rien. Lisez Summer kids et vous saurez comment se clôturent cet été et la fin d’une époque. En attendant la suite ? Mathieu Pierloot n’a rien promis, à ma connaissance.

Écouter cette chronique (extrait lu à 2:42) :



Summer kids – Mathieu Pierloot – l’école des loisirs, 2018 (154 pages, 14 €)

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