On sait que beaucoup d’esprits positivistes voudraient en finir avec les religions qui ne seraient autre chose qu’un ensemble de superstitions contradictoires, et autant d’entraves au progrès et de menaces pour la paix. La chose n’est pas nouvelle, mais il reste heureusement difficile d’enterrer un cadavre qui remue encore.
Il est indéniable que si l’on se place du simple point de vue culturel, patrimonial, la méconnaissance crasse dont les jeunes générations, prises dans leur ensemble, font preuve vis-à-vis du « fait religieux », expression que Régis Debray popularisa naguère, inquiète tous ceux qui sont en charge de l’éducation, enseignants en première ligne. Des pans entiers de l’histoire, de la littérature et bien sûr de l’art deviennent hermétiques à leurs élèves. Le christianisme est sans doute le premier à souffrir de cette rupture dans la transmission, rupture dont le diagnostic est âprement discuté, pour ne prendre que l’exemple des catholiques, entre ceux qui en imputent la responsabilité au concile de Vatican II et voudraient restaurer un avant nourri de nostalgie et ceux qui voient dans la figure du Christ celui-là même qui a initié cette sortie de la religion, encore inaccomplie à leurs yeux.
Cette ignorance au regard des religions entretient l’incompréhension des différentes traditions entre elles, au risque évident que cette méconnaissance se transforme en méfiance, en peurs voire parfois en haines. C’est pourquoi, il faut saluer toute tentative visant à présenter les grandes religions, du moins celles les plus présentes dans notre aire culturelle et dont l’héritage transparaît de façon évidente ou diffuse dans notre environnement immédiat.
Avec Judaïsme, Christianisme, Islam, c’est quoi ? l’éditeur Bayard jeunesse propose aux plus jeunes - « à partir de 8 ans », dit la couverture - un exposé concis des trois grands monothéismes nourris aux mêmes racines. Présentés dans leur ordre d’apparition historique, les trois traditions religieuses ne font pas l’objet d’exposés dogmatiques ou catéchétiques. Ce qui est mis en avant, c’est ce qui se manifeste aux yeux des autres dans la vie des croyants de chaque religion : les étapes initiatiques, les fêtes, le sens qu’elles revêtent pour chaque communauté. Chaque notion est traitée sur une double page, introduite par une question simple : « Qu’est-ce qu’une synagogue ? », « Qu’est-ce qu’une église ? » « La mosquée, qu’est-ce que c’est ? ». A côté de quelques explications simples, des enfants ou des adultes témoignent en deux phrases de ce que chacune des traditions décrites représente pour eux.
Le collectif d’autrices et d’auteurs est épaulé par des illustratrices et illustrateurs dont la variété des styles, inégaux, maintient l’attention. En quelque 70 pages, chacun trouvera des informations utiles pour mieux comprendre chaque religion, jusque dans son exotisme. Les fêtes dans le judaïsme sont bien détaillées. J’ai été étonné qu’il y en ait finalement si peu du côté musulman et que l’Ascension soit omise côté chrétien. Chaque croyant trouvera sans doute, de son point de vue, que l’exposé a été simplifié. Mais l’essentiel y est et suscitera la curiosité et on l’espère, la compréhension de l’autre.
Écouter cette chronique (extraits lus à 3:12) :
Judaïsme, Christianisme, Islam, c'est quoi ? - Bayard jeunesse - (77 pages, 16,90 €) à partir de 8 ans.
Il est indéniable que si l’on se place du simple point de vue culturel, patrimonial, la méconnaissance crasse dont les jeunes générations, prises dans leur ensemble, font preuve vis-à-vis du « fait religieux », expression que Régis Debray popularisa naguère, inquiète tous ceux qui sont en charge de l’éducation, enseignants en première ligne. Des pans entiers de l’histoire, de la littérature et bien sûr de l’art deviennent hermétiques à leurs élèves. Le christianisme est sans doute le premier à souffrir de cette rupture dans la transmission, rupture dont le diagnostic est âprement discuté, pour ne prendre que l’exemple des catholiques, entre ceux qui en imputent la responsabilité au concile de Vatican II et voudraient restaurer un avant nourri de nostalgie et ceux qui voient dans la figure du Christ celui-là même qui a initié cette sortie de la religion, encore inaccomplie à leurs yeux.
Cette ignorance au regard des religions entretient l’incompréhension des différentes traditions entre elles, au risque évident que cette méconnaissance se transforme en méfiance, en peurs voire parfois en haines. C’est pourquoi, il faut saluer toute tentative visant à présenter les grandes religions, du moins celles les plus présentes dans notre aire culturelle et dont l’héritage transparaît de façon évidente ou diffuse dans notre environnement immédiat.
Avec Judaïsme, Christianisme, Islam, c’est quoi ? l’éditeur Bayard jeunesse propose aux plus jeunes - « à partir de 8 ans », dit la couverture - un exposé concis des trois grands monothéismes nourris aux mêmes racines. Présentés dans leur ordre d’apparition historique, les trois traditions religieuses ne font pas l’objet d’exposés dogmatiques ou catéchétiques. Ce qui est mis en avant, c’est ce qui se manifeste aux yeux des autres dans la vie des croyants de chaque religion : les étapes initiatiques, les fêtes, le sens qu’elles revêtent pour chaque communauté. Chaque notion est traitée sur une double page, introduite par une question simple : « Qu’est-ce qu’une synagogue ? », « Qu’est-ce qu’une église ? » « La mosquée, qu’est-ce que c’est ? ». A côté de quelques explications simples, des enfants ou des adultes témoignent en deux phrases de ce que chacune des traditions décrites représente pour eux.
Le collectif d’autrices et d’auteurs est épaulé par des illustratrices et illustrateurs dont la variété des styles, inégaux, maintient l’attention. En quelque 70 pages, chacun trouvera des informations utiles pour mieux comprendre chaque religion, jusque dans son exotisme. Les fêtes dans le judaïsme sont bien détaillées. J’ai été étonné qu’il y en ait finalement si peu du côté musulman et que l’Ascension soit omise côté chrétien. Chaque croyant trouvera sans doute, de son point de vue, que l’exposé a été simplifié. Mais l’essentiel y est et suscitera la curiosité et on l’espère, la compréhension de l’autre.
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