D'une reine d'Angleterre... bien française.
Dans Les petites reines, Clémentine Beauvais nous conte
l'improbable odyssée cycliste de trois adolescentes de Bourg-en-Bresse vers
Paris avec en ligne de mire le Palais de l’Elysée, le 14 juillet 20XX.
Endiablé, féministe, caustique, intelligent, comique, tendre, déjanté et
surtout op-ti-mis-te, comme doit l’être la littérature pour la jeunesse (dirait
Marie-Aude Murail), ce livre est un vrai bonheur !
D’une sale blague sur
Fesse-bouc, Mireille, 15 ans (et demi, elle y tient), nommée Boudin d’Or l’an
passé par le petit con qui a inventé ce palmarès débile, détrônée cette année
par Astrid, suivie de près par Hakima, va faire une arme de résilience massive
en formant avec ses deux compagnes d’infortune un redoutable trio pédalant.
Autour d’un projet qui les réunit à l’insu de leur plein gré – taper l’incruste
à la garden-party de la Présidente (oui, oui, c’est une Présidente mais on
n’est pas forcément en 2017) et y faire un triple esclandre – les voilà qui
s’embarquent au seuil de l’été pour une longue, très longue, balade à vélo (et
non en vélo). Le bien-nommé journal du coin, Le Progrès, dont une journaliste
s’était émue de cet épisode de harcèlebook, fait la courte-échelle aux trois
filles, et la Toile et les média s’embrasent, enfin se remuent un peu, pour
accompagner ces demoiselles, d’étape en étape jusqu’à la capitale. On ne
révélera pas comment celles-ci financent leur voyage, de façon toute éponyme.
Ni pourquoi Mireille tour à tour rougit et frissonne.
Avec son style électrisé, Clémentine Beauvais, déjà
remarquée pour Comme des images, réussit une nouvelle fois son coup.
Les petites reines - Clémentine Beauvais - Sarbacane (270
pages, 15,50 €)
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