C’est bien connu, en littérature jeunesse, l’aventure se vit souvent en bande et en série. Depuis le succès mondial du Club des Cinq de l’Anglaise Enid Blyton, dont les livres ont paru entre 1942 et 1963 et ont eu une postérité en France grâce à leur traductrice, Claude Voilier, ce filon n'a jamais cessé d'être exploité. Ainsi le succès des 6 romans de Georges Chaulet parus à partir de 1957 et mettant en scène Les 4 As va être décuplé par leur passage en BD avec François Craenhals au dessin. Sensiblement à la même époque, Les 6 compagnons de Paul-Jacques Bonzon vont connaître eux aussi une belle carrière éditoriale.
Malika Ferdjoukh, qu’on connaît par quelques fameux romans pour adolescents, comme Sombres citrouilles ou Les quatre sœurs, et qui vient d’achever une superbe trilogie pour jeunes adultes, Broadway Limited, sur laquelle je reviendrai prochainement, publie le cinquième tome de ce qu’on peut considérer désormais comme une série, celle de son « Club de la Pluie », destinée à un plus jeune public, à partir de 8 ans.
Le Club de la Pluie est composé de deux filles, Rose et Nadget, et de deux garçons, Milo et Ambroise, accompagné de son chien Clipper. Il s’est constitué dans le pensionnat breton des Pierres-Noires, bien arrosé, d’où son nom. La nouvelle aventure proposée par Malika Ferdjoukh se déroule, elle, entièrement à l’abri d’un train de nuit qui emporte tout le groupe « Histoire » du pensionnat à Naples pour visiter les ruines romaines locales, Pompéi, Herculanum etc. sous la conduite de Mlle Doré.
Ce pourrait être un voyage sans histoires si le même train ne conduisait pas aussi, incognito mais discrètement escorté, un enfant qui a assisté à un meurtre commis par la Mafia. Cet enfant est attendu à l’arrivée par le juge Farfalli qui doit recueillir son témoignage pour confondre le coupable. Et bien évidemment, les tueurs sont aussi sur la piste du témoin pour l’éliminer. Le Club de la Pluie fera-t-il déjouer leur plan criminel ?
C’est à un long voyage mouvementé que nous convie l’autrice, multipliant les fausses pistes et les vraies frayeurs dans ce qui devient peu à peu « le train de la peur ». Mlle Doré ayant heureusement le sommeil dur, le Club de la Pluie va avoir les coudées franches pour explorer les moindres recoins d’un train de nuit au nez et à la barbe du contrôleur. Malika Ferdjoukh exploite jusqu’au terminus toutes les ressources de ce huis-clos malin qui se transforme en une partie de cache-cache haletante avec la Mafia.
Pour écouter cette chronique (extrait lu à 02:44) :
Le Club de la Pluie dans le train de la peur – Malika Ferdjoukh – Neuf de l’école des loisirs – 2021 (135 pages, 7,80 €)
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