Quand le livre commence, Ella est en train de passer son permis et en descendant de la voiture, elle n’est pas entièrement sûre que les petites blagounettes dont elle a émaillé son examen de conduite aient plu à l’inspectrice. Et surtout, elle est à la veille des résultats du bac, qui n’a été qu’une simple formalité pour Maya, celle qu’elle nomme l’extra-terrestre, tant ses talents sont multiples. Ella espère qu’un peu de son amie surdouée a déteint sur elle pendant l’année scolaire. Et puis il y a Ben qui complète le trio, un garçon aussi réservé que charmant, dont Maya est amoureuse en secret, un secret dont Ella est la seule dépositaire. Ce dépôt secret va devenir très embarrassant pour Ella quand Ben lui révèle que oui, c’est sûr maintenant, il préfère les garçons…Doit-elle le dire à Maya et dissiper les illusions de sa meilleure amie ?
Tout ça ne ferait jamais qu’un commencement d’histoire, s’il n’y avait aussi Zaza. Zaza, c’est Rosa, la grand-mère d’Ella, son refuge et surtout le seul lien qui lui reste avec son père, mort quand elle avait 8 ans. C’est Zaza qui comble tous les jours le trou, la faille, laissée dans le cœur d’Ella par ce père parti trop tôt. Et là, pour la première fois, de façon totalement incompréhensible, Zaza est aux abonnées absentes. Disparue sans un mot, évanouie dans la nature, elle qui n’aurait jamais oublié d’appeler Ella pour savoir jeudi si elle avait eu son permis et vendredi si elle avait eu son bac. Ce vide est insupportable pour Ella. Il faut retrouver Zaza à tout prix et elle réussit à entraîner Ben et Maya dans sa recherche en collant Ben au volant de la voiture de sa grand-mère, direction Saint-Malo.
Sara Émilie Simone, dont Tout Ella est le premier roman, et les éditions Sarbacane nous proposent une comédie du passage à l’âge adulte aussi alerte que réjouissante. Le permis de conduire et le baccalauréat restent sans doute les deux dernières épreuves emblématiques qui marquent ce passage, la première sanctionnant le droit à l’évasion et la seconde clôturant le long parcours des études secondaires qui évoque pour beaucoup la plaisanterie attribuée à Woody Allen : « l’éternité c’est long, surtout vers la fin ». Mais pour Ella, le passage s’opérera vraiment à travers cette quête angoissée de Zaza disparue, jusqu'à son dénouement.
Pour écouter cette chronique (extrait lu à 02:16) :
Tout Ella - Sara Émilie Simone - Sarbacane (209 pages, 16,50 €)
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