Nous sommes en 1928, à Chatom, un petit village sans histoire en Alabama. Du moins, apparemment sans histoire, car s'il n'y en avait vraiment aucune, Thomas Lavachery n'aurait rien eu à vous raconter, à part que Miss Ruffo l'institutrice, fume la pipe.
Dans un village, il y a toujours un homme ou une femme, qui vit un peu à l'écart, qui n'embête personne et que personne n'embête. Chatom n'échappe pas à cette règle, grâce à Stumpy Malone, un bûcheron géant qui vit tout seul dans une cabane vide et froide. Tout le monde a bien remarqué qu'à l'approche de l'hiver, il disparaît pour reparaître au printemps, mais nul ne sait où il va et nul n'a jamais osé le lui demander. À chacun ses affaires!
Mais un beau jour, Sam Harriott, quatorze ans, se met au défi de percer le secret de Stumpy, aidé par Alice, la fille du drugstore. Il commence à surveiller ses allers et venues, comptant bien le filer quand il sortira de sa maison pour aller s'enfouir on ne sait où. Seulement un jour, Stumpy disparaît de nouveau, tel un magicien, sans laisser de traces. Ce que Sam et Alice vont découvrir dépassera tout ce qu'ils avaient imaginé, au point qu'ils s'engagent l'un et l'autre à ne rien révéler aux gens du village.
Thomas Lavachery raconte avec talent les riches heures d'un village solidaire dans l'adversité. On pense parfois à Mark Twain, à cette Amérique des gens simples qui se serraient les coudes et dont l'institutrice, le docteur et le curé, pour originaux qu'ils fussent chacun, suffisaient bien à leur bonheur, sans qu'il soit besoin d'un shérif.
Pour écouter cette chronique (extrait lu à 02:27) :
Les enfants de Chatom – Thomas Lavachery – Medium de l'école des loisirs – 2024 (205 pages, 13 €)
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