vendredi 28 octobre 2016

L'amour, le Japon, les sushis et moi


Il faudra bien que je vous parle un jour des mangas, ces bandes dessinées importées du Japon, dont les Français sont les premiers consommateurs, immédiatement derrière les Etats-Unis : ne me demandez pas pourquoi ! Pour le moment, commençons par nous familiariser avec les mœurs du pays du Soleil levant en découvrant le livre de N. M. Zimmermann, intitulé L’Amour, le Japon, les sushis et moi. Cette jeune auteure pour la jeunesse, tombé amoureuse à 12 ans du Dracula de Bram Stoker, a depuis commis une dizaine de livres sur les vampires et autres terreurs du même acabit avant de se décider 1°/ à étudier le japonais 2°/ à aller passer un an à l’université de Nagoya pour travailler ses kanji et son accent nippon ni mauvais.

C’est ce séjour qui a nourri son dernier roman. Celui-ci narre les aventures d’une Française de 15 ans plongée brutalement par sa mère, chercheuse expatriée, dans le système scolaire local et confrontée plus largement aux us et coutumes d’un pays durement exotique. La narratrice, dénommée Lucrèce, découvre peu après la rentrée que les clubs dans son lycée, comme bien d’autres choses, n’ont malheureusement rien de facultatif. Pressée par son professeur principal de s’inscrire, elle choisit, à l’arrache, le Club des amateurs de sushis, devenant son 5ème membre. 

Bien que Lucrèce les ait sauvés de la dissolution, car, selon le règlement du lycée, un club doit comprendre au minimum 5 membres, Oda, Miki et Saya l’accueillent plutôt froidement, surtout quand elle pose la question qui fâche : « Qu’est-ce qu’on fait ? » Aucun des trois n’a l’intention de lever le petit doigt pour confectionner des sushis ou quoique ce soit d’autre et Ryu, le second garçon, est aux abonnés absents. Comment la Française va-t-elle parvenir à remuer tout ce petit monde ? Ah, oui, il y a aussi le mot Amour dans le titre. Sachant que c’est Oda qui a invité Lucrèce à rejoindre le club, mais que Ryu s’avère être son voisin d’immeuble, qui donc va l’emporter ?
Zimmermann conte avec une verve aussi comique que caustique le choc culturel franco-japonais. Lucrèce a un petit frère, Maximilien, qui voit des monstres partout dans l’appartement et qui est  flanqué d’un chien trouvé et affreux, appelé pour cette raison Trobeau. S’ajoutent donc, au récit d’acclimatation d’une adolescente, l’intrigue quotidienne d’une famille monoparentale puisque le papa, perdu quelque part dans l’Himalaya, en a laissé les rênes à une tête chercheuse bien plus fantaisiste que ne le sont sa fille, son fils et son chien réunis.

En lisant L’Amour, le Japon, les sushis et moi, vous saurez tout, tout, tout sur le Japon.

L'amour, le Japon, les sushis et moi - N.M. Zimmermann - Albin Michel Jeunesse litt' (416 page, 15,90 €)

En podcast sur RCF Loiret (écoutez un extrait du livre à 2:26) :

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