Il faudra bien
que je vous parle un jour des mangas, ces bandes dessinées importées du Japon,
dont les Français sont les premiers consommateurs, immédiatement derrière les
Etats-Unis : ne me demandez pas pourquoi ! Pour le moment, commençons
par nous familiariser avec les mœurs du pays du Soleil levant en découvrant le
livre de N. M. Zimmermann, intitulé L’Amour,
le Japon, les sushis et moi. Cette jeune auteure pour la jeunesse, tombé
amoureuse à 12 ans du Dracula de Bram Stoker, a depuis commis une dizaine de
livres sur les vampires et autres terreurs du même acabit avant de se décider
1°/ à étudier le japonais 2°/ à aller passer un an à l’université de Nagoya
pour travailler ses kanji et son accent nippon ni mauvais.
C’est ce
séjour qui a nourri son dernier roman. Celui-ci narre les aventures d’une Française
de 15 ans plongée brutalement par sa mère, chercheuse expatriée, dans le
système scolaire local et confrontée plus largement aux us et coutumes d’un
pays durement exotique. La narratrice, dénommée Lucrèce, découvre peu après la
rentrée que les clubs dans son lycée, comme bien d’autres choses, n’ont malheureusement
rien de facultatif. Pressée par son professeur principal de s’inscrire, elle
choisit, à l’arrache, le Club des amateurs de sushis, devenant son 5ème
membre.
Bien que Lucrèce les ait sauvés de la dissolution, car, selon le
règlement du lycée, un club doit comprendre au minimum 5 membres, Oda, Miki et
Saya l’accueillent plutôt froidement, surtout quand elle pose la question qui
fâche : « Qu’est-ce qu’on fait ? » Aucun des trois n’a
l’intention de lever le petit doigt pour confectionner des sushis ou quoique ce
soit d’autre et Ryu, le second garçon, est aux abonnés absents. Comment la
Française va-t-elle parvenir à remuer tout ce petit monde ? Ah, oui, il y
a aussi le mot Amour dans le titre. Sachant que c’est Oda qui a invité Lucrèce
à rejoindre le club, mais que Ryu s’avère être son voisin d’immeuble, qui donc va
l’emporter ?
Zimmermann conte
avec une verve aussi comique que caustique le choc culturel franco-japonais.
Lucrèce a un petit frère, Maximilien, qui voit des monstres partout dans
l’appartement et qui est flanqué d’un
chien trouvé et affreux, appelé pour cette raison Trobeau. S’ajoutent donc, au
récit d’acclimatation d’une adolescente, l’intrigue quotidienne d’une famille
monoparentale puisque le papa, perdu quelque part dans l’Himalaya, en a laissé
les rênes à une tête chercheuse bien plus fantaisiste que ne le sont sa fille,
son fils et son chien réunis.
L'amour, le Japon, les sushis et moi - N.M. Zimmermann - Albin Michel Jeunesse litt' (416 page, 15,90 €)
En podcast sur RCF Loiret (écoutez un extrait du livre à 2:26) :
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