La mythologie grecque est une source intarissable d’histoires, parfois un peu complexes voire un peu rudes pour le jeune public dans leur version intégrale non expurgée. Voilà pourquoi on ne peut que se réjouir quand une autrice, dont on a déjà salué ici le talent, s’empare d’un récit pour le rendre accessible aux plus jeunes, sans trop l’édulcorer. Il y a dans les mythes une pédagogie dramatique de la vie qu’il faut savoir restituer et Clémentine Beauvais a déjà prouvé son savoir-faire en la matière, rappelez-vous le destin de Io, cette jeune adolescente séduite par Zeus, avant d’être transformée en vache par la jalouse Héra…
Dans Ariane ou le défi du labyrinthe, l’autrice a choisi de raconter le mythe du point de vue d’Ariane, et non pas de Thésée comme l’avait fait Yvan Pommaux dans l’album éponyme que je vous ai présenté également à cette antenne. Au final, si le fils d’Égée s’en sort, à l’issue de son combat avec le terrible Minotaure, c’est bien grâce au fil et à la pelote dont Ariane a eu l’idée de doter le jeune héros avant que celui-ci ne s’engouffre dans le labyrinthe construit par Dédale.
Lu à voix haute, nul doute que ce petit livre plein de suspense fera son effet sur un enfant prêt à s’endormir. Réservez votre voix la plus sombre pour la description du Minotaure et de ses appétits pas très végétariens. Si c’est une petite fille, elle tombera sûrement amoureuse de Thésée à la suite d’Ariane, grâce aux illustrations de Sébastien Pelon. Et la fin de l’histoire lui donnera une leçon utile sur les garçons.
Écouter cette chronique (extrait lu à 01:45) :
Ariane et le défi du labyrinthe – Clémentine Beauvais, illustrations de Sébastien Pelon – Nathan (43 pages, 6,20 €)
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