Je vous avais présenté l'an passé la trilogie d'Yves Grevet, Méto, rééditée en un seul volume à l’occasion du dixième anniversaire de sa parution. Nullement cantonné dans un genre, qu'il s'agisse de science-fiction ou de roman historique, l'auteur nous emmène cette fois sur l'île de la Réunion où se déroule la vie plus que normale de Soën, collégien on ne peut plus ordinaire. Mais ce mercredi-là, juste après la baignade entre ami•es dans le lagon de Saint-Gilles, la vie insouciante de Soën va se défaire brutalement, de drame en révélations successives, jusqu’à ce que le jeune adolescent se heurte à un passé dont il ignorait tout : celui de son père.
Pendant qu'il se baignait tranquillement, Gilles, le père de Soën, trouvait la mort en voiture sur la route du piton Maïdo. À partir de là, tout s’enchaîne. D'abord la mort de Gilles est jugée suspecte. Le procureur ordonne une autopsie. Puis il s'avère que Gilles vivait sous une fausse identité, inconnue en métropole. Quand la thèse de l'assassinat est confirmée et que des enquêteurs très spéciaux débarquent de Paris et dessaisissent la police locale, Soën sait qu’un long chemin vers la vérité commence. Ce qu’il ignore encore, c’est que la vie de sa mère et la sienne seront menacées à plusieurs reprises. Dans certaines affaires d’État, mêlant services secrets, barbouzes ou extrémistes manipulés, la curiosité est un défaut mortifère.
Toute personne qui a dû faire face dans sa vie personnelle aux mystères entourant la mort ou la disparition d’un proche lira ce livre d’une traite comme je l’ai fait moi-même. Yves Grevet a alterné les séquences d’enquête de Soën avec les morceaux de journal que son père avait tenu trente ans auparavant, lorsque celui-ci était jeune coopérant en Turquie, jusqu’à sa « première mort. » Les deux récits se déroulent en parallèle, jusqu’à ce que les parallèles se rencontrent. La vérité va-t-elle finir par éclater ou sera-t-elle de nouveau étouffée par la (dé)raison d’État ?
Écouter cette chronique (extrait lu à 2:03) :
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Comment mon père est mort 2 fois – Yves Grevet – Syros (347 pages, 16,95 €)
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